Les Bonnes de Jean Genet

Créée en 2011, cette pièce pour trois comédiennes est reprise au Théâtre du Carré Rond.

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Deux soeurs, Claire et Solange, travaillent au service de « Madame », une femme riche avec qui elles entretiennent une relation étrange mêlée de haine et de fascination. Mais Madame n’est pas encore rentrée, et les deux soeurs peuvent s’adonner à leur scène-rituel qu’elles nomment « Cérémonie » : Claire joue Madame, et Solange joue Claire … jusqu’au coup de téléphone de Monsieur, l’amant. Il se fait tard, l’heure est venue, pour les bonnes, d’empoisonner Madame …

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Voilà un classique du théâtre français. Genet y a sublimé le fait divers – l’inénarrable assassinat des soeurs Papin – pour nous servir cette fable baroque aux allures de rêve éveillé, qui est aussi une réflexion (jubilatoire) sur la quête identitaire, le pouvoir et le Jeu.

Nous avons choisi de concentrer la charge baroque du texte vers l’épure d’un Rituel, tendu et nerveux, entre deux « vraies » jumelles. Nous nous appuyons donc sur la gémellité réelle des interprètes pour démultiplier les mises en abîme et ainsi accentuer les sensations de confusion et de vertige chez le spectateur. Les lien tissés entre les deux « personnages » exhibent alors la beauté sordide de nos propres cruautés.

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Formant un couple pétri d’innocence et de monstruosité, ces deux femmes hommasses et indéfectiblement liées, poursuivent ainsi la fiction de la métamorphose à travers … Madame.

« Ainsi Madame nous tue avec sa douceur ! Avec sa bonté, Madame nous empoisonne. Car Madame est bonne ! Madame est belle ! Madame est douce! »

Supprimer Madame serait ainsi pour les bonnes le bon moyen d’anéantir cette image  insoutenable qu’Elle semble leur renvoyer – comme le miroir magique du Conte ! Ainsi assouviraient-elles leurs fantasmes de renaissance, et atteindraient-t-elles à l’idéal magnifiée, pur et souillé, du crime… 

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Spiritisme de pacotille, ode à la Mort, préliminaires meurtriers ? Grâce à l’esthétisme de la mise en scène, la précision et la furtivité du jeu, la création oscille entre tous les genres et les confond effrontément : de l’onirisme au conte, et du drame à la tragédie, la pièce ensorcelle…

Mise en scène : Raphaël Gimenez

Assistanat à la mise en scène : Ken Michel

Avec : Maïlys Castets (Solange), Solène Castets (Claire), Christina Pontet (Madame)


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 Théâtre du Carré Rond

20h30

Les vendredis  et samedis 6, 7, 13, 14, 20 et 21 mars 2015

Durée : 1h40 – Public : dès le lycée – Infos : compagnielemillefeuille@gmail.com / www.lecarrerond.fr

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