L’Etranger de Albert Camus

Cette adaptation du chef d’œuvre de Camus a été créé en 2012

pour un acteur, une actrice et une musicienne

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A l’origine, un défi : porter à la scène cette parole narrative où simplicité et poésie rivalisent en une langue puissante et sobre, pour livrer la parole du philosophe.

camus“Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort.” Albert Camus

EtrangerCarreRond_125Meursault, jeune homme vivant en Algérie française, reçoit un télégramme lui annonçant la mort de sa mère. Après l’enterrement, il rencontre son voisin de palier, Raymond Sintès, qui l’invite dans un cabanon au bord de la mer. Se promenant sur la plage, ils croisent un groupe d’Algériens : une bagarre éclate et Raymond est blessé. Plus tard, Meursault marche seul sur la plage : accablé par la chaleur, abruti par le soleil, il croise à nouveau le chemin des Algériens…

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A travers chants et symboles, sur les cordes du violon, se fraie le ballet de deux corps : la présence nue, luminescente de l’acteur, que vient tour à tour  sublimer, menacer et immoler celle de l’Autre : l’Autre incarné par l’actrice, à la fois image de la femme, de la société, de la victime et de l’autorité.

Un regard spectateur, inquisiteur, sur un acteur solitaire et énigmatique – étranger à notre sens commun – tel est le miroir que tendent les acteurs au public afin de mettre en abîme la condamnation de Meursault par une société bien-pensante, logique, presque mécanique.

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La mise en scène est épurée : sobre et stylisée, pour se mettre au plus près de la langue, terriblement dépouillée, de ce vrai-faux journal intime… et aride à la fois ! Tantôt sec, aussitôt brûlant : des îlots de lyrisme intense émergent d’une écriture du « neutre ».

Il s’agit ainsi de rendre sensible l’alternance et le décalage entre narration et action : les corps, les postures tendues à l’espace, créent le défilé des images vécues. Les accessoires, par la souriante poésie des double-sens, se répondent, s’enchantent, s’évaporent, se transfigurent. Ainsi se laisse-t-on guider par les interprètes, entre incarnation et distance, sur le flot du rythme, des lumières, de la musique… et du silence.

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Adaptation, mise en scène et interprétation : Ken Michel et Maïlys Castets.

Accompagnement musical : Fabienne Pratali (violon/alto).

Durée : 90 minutes – Public : dès le lycée

Infos : compagnielemillefeuille@gmail.com

→ Témoignage de spectateurs – Marie-Hélène Raffy, Professeur de Lettres

→ Voir l’album photos

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